Truite au toc à l'ouverture : comment la pêcher ?

Sommaire

Conseils pour savoir comment bien pêcher la truite au toc à l'ouverture
I. Principes communs à tous les milieux
II. Comment aborder une rivière au toc ?
III. Ne reste plus qu'à appliquer pour attraper des truites au toc à l'ouverture !

À l’arrivée de la saison d’ouverture, nombreux sont les passionnés à se lancer à la recherche de la truite. Ce guide vous explique comment bien pêcher la truite au toc à l’ouverture, que vous soyez sur un torrent, un ruisseau ou une grande rivière. En suivant ces quelques conseils, vous mettrez plus de chances de votre côté pour réussir vos sorties et éviter les erreurs grossières.

Conseils pour savoir comment bien pêcher la truite au toc à l’ouverture

Nous allons voir :

Les principes communs à tout cours d’eau ;
Les adaptations selon que vous pêchiez un torrent / ruisseau ou une grande rivière (7-8 mètres de large à bien plus).

Grosse truite prise au toc à l'ouverture

I. Principes communs à tous les milieux

1. L’état des eaux

Lors de l’ouverture de la pêche à la truite, les eaux sont souvent froides, ce qui limite l’activité. Il faudra alors privilégier les zones où l’eau est moins agitée, sans courants trop forts, à pente modérée, et idéalement agrémentées d’obstacles ralentissant le flux, avec des profonds ou en bordure de rive.

Concernant la clarté de l’eau, on distingue quatre états :

Eau claire : favorable car on peut visualiser les postes, mais attention, la truite vous verra aussi.
Eau légèrement teintée : souvent un bon signe, l’influx de pluie plus chaude peut stimuler l’activité.
Eau marron : la pêche reste possible. Les truites « cachées » peuvent se déplacer et se fit à l’odeur et aux vibrations, privilégiez le ver vivant dans les remous ou bordures.
Eau de neige / très froide : situation compliquée, pêchez très lentement, laissez l’appât rouler près du fond, ciblez les cuvettes ou abris d’obstacles ou toutes zones d’eau lente.

La notion de thermie de l’eau sera prépondérante. Suivant l’heure de pêche, la pente et l’exposition, certains cours d’eau seront plus à même de vous assurer des touches en cette période d’ouverture. Restez logique !

2. Les appâts

Pour réussir à l’ouverture, privilégiez deux appâts naturels fiables :

Le ver de terre (taille 6 à 10 cm) : poids et densité adaptés pour tenir le fond suivant le débit, reconnu et très apprécié de la truite.
La teigne : complémentaire, par sa forme, sa taille et couleur rappelant vaguement le porte-bois (invertébré aquatique appelé différemment suivant les régions : porte-fée, casières, porte-bûche…). Le fort contraste détonne et attire la truite curieuse.
Vous pouvez aussi envisager le fromage, pour son odeur et sa densité, même s’il n’est pas « vivant », il reste un appât redoutable pour la truite curieuse.
Les larves aquatiques classiques et l’asticot (où autorisé) interviennent généralement un peu plus tard dans la saison.

Cette approche naturelle peut bien sûr être couplée avec une pêche aux appâts artificiels durant la sortie, je pense principalement à la pratique de la pêche en nymphe au toc.

3. Le montage et la ligne

Choisissez un corps de ligne en nylon fluorescent (14,8/100 à 16,8/100) pour voir distinctement la coulée, et un bas de ligne transparent en 12,8 ou 14,8/100. Intégrez un micro-émerillon baril ou rolling entre les deux crins pour éviter le vrillage dû aux courants. Ou vous en passer si vous pêchez sous la canne. Et installez un guide-fil visible mais discret sur le corps de ligne.

4. La plombée

Quant à la plombée : en début de saison, mieux vaut une plombée lourde et concentrée pour maintenir l’appât prêt du fond. Exemple type pour une rivière de quelques mètres de large avec du débit : deux n°4, deux n°5, un n°6 et un n°7 (~0,78 g total). Le plomb le plus léger proche de l’appât (~7 cm), le plus lourd à ~16 cm.

Ajustez le poids et le positionnement selon le débit de la rivière et la profondeur. Pour les rivières puissantes (débit > à 10m3/sec), votre plombée pèsera 1 gramme voire plus.

5. Le transport des accessoires

Pour transporter vos consommables : plombs, hameçons, fils, guide-fils, etc…, vous aurez le choix entre :

Le classique gilet à poches multiples.
Le plaston : position haute, tous les accessoires devant vous — idéal à mon sens.
La ceinture : position basse adaptée pour les rivières peu profondes, style baroudeur.
Vous choisirez selon votre style et terrain privilégié.

J’ai listé dans un article connexe une liste d’accessoires indispensables à la pêche au toc si ça vous intéresse : Matériel utile pour la pêche au toc

6. Le moulinet et la canne

Un moulinet à tambour fixe léger (< 250 g) avec frein progressif et récupération ≥ 70 cm/tour de manivelle est un bon choix pour la pêche au toc. Pour les pêches à courte/moyenne distance, vous pouvez tout aussi bien opter pour un moulinet à tambour tournant. Ensuite, choisissez la canne en fonction du cours d’eau.

II. Comment aborder une rivière au toc ?

Pour chaque type de cours d’eau, l’approche peut-être décidée différemment, mais en général on respectera les règles suivantes :

1. Petite rivière / torrent

Sur les torrents (souvent plus étroits, avec beaucoup de végétation) on utilisera :

Une canne télescopique à brins téléréglables (4 à 7 m) : bonne longueur mais nécessite de l’espace libre autour.

Une canne à fil intérieur : parfaite pour les milieu encombrés, branches, arbres ; le fil passe à l’intérieur de la canne, réduisant les accrochages.

Une canne anglaise si vous êtes amenés à devoir lancer au delà de la canne à bonne distance.

Action de pêche au toc sur rivière étroite

La pêche s’exécute de préférence en remontant le courant pour moins alerter le poisson. Il faudra insister sur les zones à courant ralenti : derrière de cailloux, bordures, remous, obstacles. La touche se manifeste par un « toc » ressenti ou un comportement visuel particulier de la ligne (blocage, déplacement à contre-courant…). Évitez de rendre la main et de laisser engamer, préférez un ferrage immédiat. Si vous n’obtenez pas de résultat en 2-3 lancés et que la ligne vous semble bien pêcher, changez de poste/coulée. Soyez discrets sur les approches, marchez lentement et silencieusement pour éviter l’affolement.

2. Grande rivière (≥ 7-8 m de large)

Pour les grandes rivières, la canne anglaise s’impose : longueur 3,60 à 4,50 m (souvent ~3,90 m), poids léger (< 200 g), 13 à 16 anneaux pour optimiser la glisse du fil. Action rapide recommandée à l’ouverture : pour lancer facilement la plombée et contrôler un poisson sur un fort débit. Prévoyez une épuisette pour assurer les captures.

Action de pêche au toc sur rivière large

On appliquera le Toc Pyrénéen : technique de la dérive naturelle. L’appât doit évoluer au ras du fond et être transporté par le courant. Le positionnement doit respecter la perpendicularité à la veine d’eau, légèrement en amont du poste visé. Lancez en amont (~1 à 2 mètres en général) pour laisser l’appât traverser la colonne d’eau puis se poser. Maintenez la canne en surplomb, sans retenir la dérive. La touche est visuelle et le ferrage instinctif : la ligne se décale, freine, bloque ou recule. Surtout, ne vous fiez pas uniquement au «toc» sous peine d’oublier beaucoup de touches !

Après avoir prospecté les veines face à vous sur la largeur, descendez quelques mètres plus bas pour continuer. En début de saison, privilégiez les zones creuses en bordure de courant ou celles profondes avec un flux modéré. Les secteurs où le fond remonte à l’arrière d’un pool et où le courant se réaccélère sont aussi très bons. Ajustez votre plombée et la hauteur de pêche en permanence. Le guide-fil doit être positionné quelques centimètres au-dessus de la surface pour vous aider à mieux percevoir les arrêts. Quand à l’appât, il évoluera invariablement prêt du fond et de façon lente. Dans son transport, il ne devra pas paraître «attaché» et devra s’accrocher le moins possible.

En respectant ces conseils, vous pourriez surprendre des poissons que vous n’aviez jamais découverts jusque-là. Bien sûr, ces conseils livrent seulement certains principes de base de la pêche au toc avec appâts naturels : l’expérience affinera votre technique et un stage de perfectionnement avec un guide de pêche pourra probablement vous aider à booster votre savoir-faire.

III. Ne reste plus qu’à appliquer pour attraper des truites au toc à l’ouverture !

Sur cet abécédaire de la pêche au toc à l’ouverture, je vous souhaite de passer un excellent début de saison truite. En adaptant vos choix à l’état de l’eau, au matériel, à votre environnement, et en restant discret et méthodique, vous maximisez vos chances de succès. Ne reste plus qu’à appliquer ! Profitez-en bien !

Adischatz !