La pêche en nymphe au toc vous intéresse ? Et vous recherchez quelques conseils pour débuter, ou confirmer vos observations ?
Dans cet article, vous trouverez certainement des réponses aux questions posées fréquemment. Et des données qui vont vous aider à vous lancer dans la pêche de la truite au toc nymphe.
Présentation de la pêche en nymphe au toc :
Depuis bien longtemps, la pêche au toc est synonyme de pêche aux appâts naturels.
Les appâts sont soit achetés, soit ramassés avant la partie de pêche.
Durant l’année, le pêcheur passe des traditionnels appâts comme le ver ou la teigne à des appâts saisonniers comme le porte-bois, la patraque, la perle, la sauterelle, la mouche naturelle ou bien d’autres encore…
Depuis quelques années, les pêcheurs ont pris l’habitude de devenirs polyvalents et de mélanger les approches et les techniques. D’où la nouvelle tendance des pêcheurs en nymphe utilisant le même matériel qu’au toc.
Cette pratique de nymphe au toc n’est pas nouvelle et beaucoup de pêcheurs l’emploi depuis quelques décennies (exemple plus récent avec M PLASSERAUD et ses inventions le Larvor et l’Arvor au début des années 2000).
À mon avis, un appât naturel et vivant est certainement plus prisé qu’une imitation artificielle sur la durée de la saison de pêche.
Toutefois, à des périodes bien précises, il est indispensable d’avoir avec soi quelques nymphes et de si essayer car supérieures en résultat.
Ces mêmes imitations qu’un pêcheur à la mouche emploie pour pêcher sous l’eau peuvent être très efficaces si elles sont bien utilisées.
Si le pêcheur de truites reste pragmatique, le rendu des nymphes employées va se rapprocher de forme et d’aspect aux larves naturelles que l’on retrouve sur les fonds des rivières.
Outre les incontournables imitations de larves aquatiques, il est possible de créer des imitations de toute sorte. Tant que cela rentre dans le régime alimentaire du poisson recherché (imitations de vers de terre, de teignes, de mouches naturelles, de sauterelles, de poissonnets, etc…).
L’autre option qui convient d’appliquer dans la pêche en nymphe au toc est de jouer sur le côté incitatif plutôt qu’imitatif. On mise alors sur les couleurs et les brillances. Car la truite est opportuniste et curieuse. N’oublions pas que c’est une carnassière !
Au final : imitation naturelle plutôt que provocante ? Les deux mon général !
La pêche en nymphe au toc et ses différents principes :
Pratique 1 : En dérive dite « naturelle »
La pêche se réfléchit de la même façon que la pêche aux appâts naturels, c’est-à-dire qu’il faut chercher à amener l’appât de façon naturelle jusqu’au poisson qui s’alimente.
Dans le cas de la truite, vu qu’elle passe l’essentiel de son temps sur le fond de la rivière, c’est à ce niveau qu’il va falloir placer ses imitations pour déclencher les touches.
Ici, on cherche à imiter une dérive accidentelle de la larve. Qui est emportée par les courants de fond. Ou bien qui cherche à se déplacer de caillou en caillou.
La différence avec la pêche aux appâts, c’est que l’on emploie une esche artificielle.
Et c’est là que tout se complique car la truite saura vite faire la différence entre une proie naturelle et un leurre.
Elle pourra, dès la mise en bouche, reconnaître par le toucher si l’appât est de forme organique ou non.
D’où, pour nous pêcheurs, un temps de perception de touche bien moindre que lors de la pêche aux appâts naturels.
C’est ici que la composition de la mouche et les matériaux employés auront leur importance.
Une mouche velue et aérée en fibres paraîtra plus naturelle qu’une nymphe lisse recouverte de résine.
Et permettra certainement un temps de réaction au ferrage plus important.
Pratique 2 : En dérive dite « animée »
Si la dérive naturelle ne se révèle pas plus efficace que cela, l’option suivante consiste à animer notre montage.
On joue alors sur l’agressivité du poisson et on cherche à le faire réagir, à lui enlever une nourriture qui était à portée.
Cette technique a son avantage quand le poisson est en chasse ou en phase alimentaire prononcée.
Les meilleurs moments résident en la période ou le préférendum thermique est atteint (température de l’eau comprise entre 12 et 16°C). Et/ou en période d’éclosion d’invertébrés aquatiques.
À ces moments, le poisson opportuniste quitte le fond et s’alimente de façon intensive. Il vient piocher tout ce qu’il peut. Et perd de sa méfiance.
Il arrive aussi qu’il s’intercale entre deux eaux.
C’est à ce moment qu’une pêche animée, dégagée du fond prend tout son sens.
Il nous faut profiter de l’aubaine ! Et vivre des journées parfois bénies des dieux !
C’est en fonction de cette analyse globale que la pêche doit être pensée et réalisée. Passons à la suite…
Deux alternatives de tenue de ligne :
- Soit pêcher tendu façon toc et pouvoir ferrer illico à la touche.
- Soit pêcher détendu comme en dérive naturelle et ferrer au regard de la ligne et des indications qu’elle nous transmet.
Notions de montage et choix du nombre de nymphe à utiliser :
Suivant le montage, on emploie une ou deux nymphes (dans la plupart des cas).
On pêche ligne tendue :
Pour pêcher tendu façon toc, on emploiera des nymphes lourdes. C’est elles qui vont jouer un double rôle de leurre et de lest.
Les nymphes casquées avec billes en laiton, plomb ou tungstène sont les plus fréquemment employées.
Mais on peut aussi employer des nymphes suffisamment lestées en sous corps, avec du fil de plomb ou des corps en tungstène.
À choisir en fonction des débits.
On pêche ligne détendue :
Ici, on conserve les principes d’une pêche avec plombée dégressive et une canne positionnée haute. On noue à l’extrémité une nymphe légère.
Elle peut être dépourvue de lest mais il est préférable de la munir d’une petite bille légère en laiton, en plomb ou en tungstène en fonction du débit de fond.
On peut peut aussi employer une imitation de nymphe lestée en sous corps par quelques tours de fil de plomb.
Les modèles de nymphe pour pêcher en nymphe au toc :
Les nymphes :
- Les nymphes lourdes : montées avec une ou deux billes en tête en laiton / plomb / tungstène avec parfois un ajout de fil de plomb en sous corps. Elles existent aussi lestées avec de l’étain ou de la céramique. Les corps formés type JAVI sont une autre possibilité au lestage et sont indispensables sur les rivières à gros débit.
- Les nymphes légères : lestées juste avec le seul poids de l’hameçon ou ajout de quelques tours de fil de plomb en sous corps ou encore grâce à une bille légère en tête.
- Les perdigones : ces nymphes profilées en forme de cône étroit et lestées généralement en tête sont recouvertes d’une résine permettant un montage lisse en surface et qui s’immerge rapidement.
Les coloris et tailles :
Plutôt grosses en début de saison, on choisira des nymphes montées sur hameçon de 10 ou 12 (bien sûr, à réfléchir en fonction du débit de la rivière).
Si on emploie une deuxième nymphe sur un montage en potence, la taille devra être généralement inférieure et une nymphe taille 14 ou 16 sera bienvenue.
En été, les nymphes utilisées sont montées sur hameçon 14, 16 voire 18 et deux nymphes de même propriété (taille/poids) peuvent être montées en duo.
Pour les coloris, les règles générales sont les suivantes :
- Employer les couleurs des nymphes se trouvant naturellement dans le milieu.
- Employer les couleurs proches de celles observées sur le fond de la rivière pêchée.
- Essayer des montages avec des couleurs incitatives (rouge vif/ bleue irisé/ vert irisé/ tinsel/ bille colorée…) si les touches sont rares ou au contraire durant une frénésie alimentaire. Cela peut décider des poissons chipoteurs et accentuer les attaques.
La densité :
La densité des nymphes est un élément important à prendre en compte. Elle va influer sur l’aspect et la présentation de vos artificielles.
Imaginons que vous soyez devant une rivière aux eaux froides et des poissons certainement plaqués au fond et peu actifs. Ici, des nymphes à forte densité seront préférables pour pêcher creux. On emploiera alors des nymphes vernies type perdigones.
Autre cas de figure, on se retrouve au bord de l’eau au début de l’été. Les niveaux ont déjà bien baissé et l’eau s’est réchauffée. Les poissons sont mobiles et s’alimentent en se décalant. Il est préférable d’utiliser des nymphes qui « portent » dans l’eau et qui soient détectables. Un corps renflé fait de dubbing permettra cela et donnera plus de vie à votre imitation.
Au final : Prenez attention à la saisonnalité pour faire le choix de vos nymphes, aussi bien en terme de densité que de taille et de poids.
Trois montages distinctifs possibles :
-
Montage au toc :
Avec une ou deux nymphes, le pêcheur doit maintenir la ligne tendue et pêcher en devançant sa bannière ou en respectant l’aplomb. Sans tirer de trop sur la ligne pour ne pas devancer la vitesse du courant de fond et faire décrocher brutalement la (les) nymphe(s) de leur position.
En période d’éclosions, en absence de touche ou en fin de coulée, enclencher une légère animation peut décider un poisson hésitant ou opportuniste.
La bannière peut se retrouver moins tendue en période estivale du fait de l’emploi de nymphes à poids réduit. On retrouve alors les principes d’une forme de pêche en dérive naturelle.
-
Montage flotteur + nymphe :
En partant du même montage que le précédent, on peut disposer un flotteur amovible préalablement lesté (type guide fil Fiquet). On règle la profondeur à hauteur de la couche d’eau prospectée. Puis on pratique un balayage des veines d’eau de même manière que la pêche en dérive. En opérant de temps en temps quelques retenues.
Cette pêche reste principalement efficace sur des rivières qui proposent des profondeurs et des courants réguliers et homogènes.
Elle s’apparente à une pêche à la longue coulée. -
Montage pêche en dérive :
On remplace l’appât naturel par une nymphe légère et on conserve une plombée dégressive.
Ici, la nymphe se devra d’être montée avec des fibres aérées type dubbing ou antron. Ou avec des fibres souples tel le faisan.
L’hameçon devra être soit fort de fer, soit légèrement lesté de quelques tours de plomb ou bien muni d’une bille de lest relativement légère (et de préférence recouverte de matière) afin d’être sûr que le leurre tienne sa place près du fond sans pour autant accrocher.
Et la touche dans tout ça ?
Il existe différentes façons de percevoir la touche en nymphe au toc.
Tactile ou visuelle, elles s’apparentent à celles rencontrées en pêchant aux appâts naturels.
Si vous sentez un toc, que votre flotteur coule ou bien que votre ligne vous signale une anomalie dans le déplacement et la tension, ferrez sans hésiter !
Car la truite aura tôt fait de recracher cette imitation artificielle.
Le poisson ainsi piqué le sera souvent au bord des lèvres.
En conclusion :
La pêche en nymphe au toc est une autre façon de pêcher avec du matériel toc sans perdre en plaisir.
Quasiment similaire, elle aiguise les réflexes et habitue à ferrer à la touche sous peine de déchanter…
Des approches assez rapides à maîtriser et à mettre en œuvre. De surcroît, bien utiles si on a oublié ses appâts naturels à la maison !
Si vous souhaitez découvrir ou approfondir cette technique de pêche, vous pouvez faire appel à mes services de guide de pêche. Venir suivre un stage de pêche à mes côtés vous évitera des débuts hasardeux.
Je me ferai un plaisir de vous faire découvrir les gaves des Pyrénées-Atlantiques que je connais si bien. Et vous encadrer dans la pratique de la pêche en nymphe au toc.
À bientôt pour un nouvel article !
Lionel ARMAND
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Petite question
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Merci pour réponse
En règle générale, la nymphe de base est la plus lourde.
Et la majorité des captures sont réalisées sur la nymphe de potence.
Cordialement.
Merci pour vos conseils.
Avec plaisir !