Découvrez tous les sens des poissons

Les sens des poissons

Les poissons ont six sens, un de plus que l’être humain.

Les poissons (comme tous les animaux) réagissent à certaines variations du milieu dans lequel ils évoluent.

Ils profitent de la réception des signaux extérieurs pour décider de leurs actions.

Cela peut se traduire par la fuite, l’attaque ou l’indifférence par exemple.

Détails des 6 sens que possède un poisson

La vision :

L’eau absorbe très rapidement la lumière, la moitié des radiations lumineuses disparaissent après 10 mètres de profondeur.

Les poissons ont des yeux qui fonctionnent comme les nôtres, cristallin excepté.

Ils voient mieux de loin que de près et sont très sensibles aux contrastes de lumière.

D’où l’intérêt pour le pêcheur d’évoluer avec une tenue discrète et qui se mêle à l’environnement.

La plupart des poissons vivants près de la surface distinguent les couleurs.

le sens de la vision du poisson

L’audition :

Les poissons entendent bien malgré qu’ils n’aient pas d’oreilles visibles.

Il possède un système d’audition très performant.

La surface de l’eau renvoie les ondes sonores, donc les poissons ne nous entendent pas parler.

Par contre, l’eau étant incompressible, elle répercute parfaitement les vibrations.

Tout ce qui se passe sous l’eau est parfaitement perçu.

Les cyprinidés amplifient les sons grâce à leur vessie natatoire.

Le toucher :

Les poissons perçoivent surtout les vibrations.

Certaines zones sont pauvres en terminaison nerveuses comme le pourtour épaissi de la bouche.

Ce qui explique que les poissons piqués à l’hameçon d’un pêcheur sont peu sensibles à la douleur.

L’odorat :

Le sens olfactif (et gustatif) des animaux aquatiques et la perception des odeurs par les vertébrés terrestres présentent des points communs.

Certains poissons, l’anguille et le brochet entre autres, chassent beaucoup à l’odeur.

Le saumon migrateur retrouve l’endroit exact de sa naissance grâce au « nez » ou plutôt à la signature isotopique (chimie) de l’eau.

Cela lui facilite la tâche pour reconnaître l’eau de sa rivière natale.

L’odorat permet à tous les poissons de déceler un ennemi, une femelle, reconnaître un semblable, trouver de la nourriture…

le sens de l'odorat du poisson

Le goût :

Les papilles gustatives se trouvent réparties sur la langue mais aussi autour de la bouche et sur les barbillons.

La truite a une fonction gustative un million de fois plus efficace que celle de l’être humain.

La ligne latérale :

C’est le sixième sens que nous n’avons pas.

La ligne latérale est constituée par une série de petites pores qui court le long des flancs.

Celles-ci constituent un système de terminaisons nerveuses.

Sorte de radar et de sens du toucher à distance, la ligne latérale permet d’apprécier avec justesse la distance et la signature des corps étrangers (cailloux, ennemis, proies..).

Ces caractéristiques expliquent que, dans un banc de poissons, il n’y a jamais de collision.

En savoir un peu plus sur les poissons…

Après avoir passé en revue les différents sens des poissons et leurs principes généraux, voyons ensemble d’autres caractéristiques qui leur sont propres.

Le mimétisme :

Le mimétisme est le pouvoir de camouflage propre à la plupart des poissons. 

On devrait plutôt parler d’homochromie plus que de mimétisme car ici on parle de la faculté d’une espèce à se fondre dans son habitat.

Grâce à cette capacité digne d’un caméléon, le poisson se fond dans son milieu et passe inaperçu.

Cette stratégie de pigmentation est très employée pour échapper aux prédateurs ou pour mieux approcher et attaquer ses proies.

La nage :

Chaque nageoire a une fonction bien distincte.

La caudale est l’organe propulseur principal.

Le mouvement en S permet d’avancer ou de reculer.

Les pectorales servent à la nage lente, à se diriger et à freiner.

Les ventrales sont des stabilisateurs.

Elles peuvent être converties en membres porteurs.

La dorsale et l’anale fonctionnent comme des gouvernails.

La vessie natatoire remplie d’air permet au poisson de remonter.

La vitesses de nage :

Tous les poissons ne nagent pas à la même vitesse.

Les carnassiers fusiformes et les poissons de rivière sont souvent plus rapides que leurs congénères.

Voici quelques exemples de vitesse de nage :

  • Le saumon atlantique : 5 mètres par seconde
  • La truite commune : 4,5 m/s
  • Le barbeau et le chevaine: 2,5 m/s
  • La carpe : 0,5 m/s
  • Le brochet : 0,5 m/s avec des pointes à 7 m/s quand il déclenche une attaque

Âge et croissance :

La croissance est déterminée par la quantité et la qualité de nourriture disponible mais aussi par beaucoup d’autres facteurs physiques et physico-chimiques : espace de vie, température de l’eau, force du courant, compétition, géologie des fonds…

La croissance est rapide dans les premières années.

À la maturité, le poisson grandit moins rapidement.

En raison de son caractère sexué et de la production de laitance et d’ovules dont il fait preuve.

Néanmoins, les poissons croissent durant toute leur vie.

On peut déterminer l’âge d’un poisson grâce à l’examen de ses écailles.

Celles-ci se composent de stries qui forment des anneaux de croissance.

On procède de la même façon que pour déterminer l’âge d’un arbre coupé.

A leur lecture, on identifie les annelures serrées correspondant à la période hivernale et les annelures lâches correspondant à l’été.

La mémoire :

On peut penser qu’il existe une faculté de mémorisation chez le poisson.

En pisciculture, les poissons sont conditionnés par le bruit des distributeurs de nourriture ou de l’éleveur qui s’approche.

En aquarium, le poisson réagit rapidement à la vue de la boîte de nourriture.

Il y a donc un phénomène d’accoutumance.

Le pêcheur vérifie aussi cette capacité.

Un poisson qui a déjà connu la piqûre d’un hameçon va jusqu’à projeter de l’eau sur l’esche qui est craint ou à la pousser sans l’engloutir.

Toute réaction anormale entraîne la fuite.

Ensuite seulement, il s’en saisit avec précaution.

Une fois de plus le côté naturel de l’offrande suscite la prise de l’esche, sinon…

La souffrance :

Un poisson piqué par un hameçon se rétablit parfaitement de la blessure en raison de la rareté des terminaisons nerveuses dans la bouche.

Par contre, s’il a engamé profondément, il peut y avoir hémorragie pouvant entraîner la mort.

La reproduction :

La plupart des poissons d’eau douce fraient en eau peu profonde.

Les places de frai sont choisies selon les espèces.

Elles peuvent être multiples :

  • soit sur sol pierreux avec un courant assez rapide,
  • soit dans une eau stagnante riche en végétation,
  • soit en plein eau,
  • soit directement sur un fond sablo-pierreux.

La période s’étale de l’hiver jusqu’à l’été suivant les espèces.

Le nombre d’œufs dépend de la taille et de l’âge de la mère.

Pour le saumon, la femelle pond 2000 œufs par kg de poids.

Pour le brochet, une grosse femelle peut pondre jusqu’à ½ million d’œufs.

Durant cette période, la plupart des poissons reproducteurs ne mangent pas ou très peu.

Chez les poissons migrateurs (lamproies, saumons, aloses), beaucoup meurent épuisés après le frai.

Le temps mis pour le développement des œufs est inversement proportionnel à la température.

Suivant les espèces, l’émergence des alevins a lieu plus ou moins rapidement : quelques heures après la ponte, jusqu’à plusieurs semaines après pour les plus tardifs.

La mort des poissons :

Comme pour l’homme, bien des façons de mourir existent pour le poisson.

Certains ont la chance de disparaître de leur belle mort.

D’autres périssent après la reproduction comme bon nombre de migrateurs.

Les moins chanceux finissent dans l’estomac d’un autre poisson.

Ou bien celui de l’homme.

Ou encore, seront victimes de la prédation par les mammifères (loutre, vison) ou les oiseaux piscivores (hérons, cormorans, martin pêcheur…).

Ainsi fonctionne la chaîne alimentaire.

Une dernière mort peut les attendre.

Elle est sans conteste la plus cruelle.

L’origine : le pouvoir destructeur des pollutions (industrielle, agricole, domestique et urbaine) dommageables sur les milieux et tous leurs habitants.

Sans oublier l’hydroélectricité. Activité qui malheureusement ne se soucie pas toujours des variations brusques de débit et de hauteur d’eau durant l’exploitation.

Ces variations emprisonnent et mettent à sec des zones de rivière et qui piègent ainsi bon nombre de poissons, mais aussi toute la macrofaune qui l’accompagne.

Ce qui appauvrit irrémédiablement et sournoisement la biodiversité de la rivière.

Une bien triste mort vous en conviendrez…

Connaissances générales sur les poissons : fin

Cet article à vocation pédagogique vous a peut-être permis d’apprendre des choses sur les poissons et leurs capacités.

Comment fonctionnent les sens des poissons mais aussi des traits propres à leur quotidien et à leur cycle de vie.

On comprend par le biais de cet article que chaque espèce animale possède des facultés bien spécifiques.

Et détient un fort pouvoir d’adaptation au milieu de vie auquel il est inféodé.

Pour un pêcheur, il est toujours préférable de bien connaître le poisson qu’il désire capturer. 

Ceci afin de « penser poisson » et de mieux l’appréhender dans son espace.

De là découle une bonne part de la réussite d’une partie de pêche.

Lionel ARMAND

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12 réflexions sur “Les sens des poissons”

  1. Excellent article.
    Nous sommes 4 AAPPMA du sud de la Haute-Saône à avoir mis en place un APN. Nous proposons aux jeunes pêcheurs une formation à partir de diaporamas sur grand écran. Cet article servira à compléter leur formation. Merci.
    Bonne continuation et surtout aidons à préserver nos rivières!

  2. Salut Lionel ,bel article très clair et très explicite, cela devrait être en première page sur le magasine de ces pseudos écolos qui prônent le changement radical de la pêche (sic)
    Nul besoin de savoir que nous sommes « les sonnettes d’alarme » lorsque qu’un incident majeur arrive sur un cours d’eau, et si nous ne sommes plus là, que se passera t’il ???
    Continuons à défendre cette honorable passion (car nous sommes nombreux à pratiquer cette pêche raisonnée) et ne nous laissons pas faire.
    A BIENTÖT

    CLAUDE

    1. Bonjour Claude,
      Merci pour ton retour.
      Oui, en effet, nous sommes des sentinelles et notre rôle dans la veille des cours d’eau et fondamental pour préserver la qualité.
      Et je te rejoins, tout le monde ne se doute pas des nombreuses actions mises en place dans la préservation par les pêcheurs.
      Comme toujours, quand on ne connaît pas, les jugements sont très souvent hâtifs…
      @+

    1. Bonjour Arnaud,
      Si on parle de la truite :
      La main a été humidifiée avant saisie et le pêcheur ne serre pas le poisson pour le décrocher, le poisson repartira très probablement sans séquelles s’il est libéré.
      Bien sûr, si la main est sèche, que l’air aussi, que le pêcheur serre le poisson, pendant longtemps… là je crois que le poisson peut avoir perdu de son intégrité.
      Donc tout dépend de la manipulation du pêcheur et de sa dextérité…
      Voir cet article pour compléter : https://www.guidepechepyrenees.com/no-kill-gracier-une-truite-avec-efficacite/

      1. Bonjour.

        Je complète mon « merci » .Nous sommes un groupe d’apneistes, randonneurs subaquatiques et j’ai partagé votre article qui a beaucoup plus et nous sert à mieux approcher et observer mieux la faune. Bravo pour sa clarté et aux pecheurs pour la préservation des milieux. Je peux mettre le liens sur mon site ? Merci

        Joel

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